Pollution de l’air intérieur : le nouveau défi sanitaire des collectivités

Written by
Corentin Griffon
Posted on
3.11.2025

Pollution de l’air intérieur : le nouveau défi sanitaire des collectivités

Écoles, crèches, mairies, médiathèques... Ces lieux du quotidien sont au cœur d’un problème de santé publique largement sous-estimé : l’air intérieur que nous y respirons est souvent bien plus pollué que celui de la rue. Et les conséquences se chiffrent en asthme, en absentéisme... et en milliards.

Un air jusqu’à 7 fois plus pollué que dehors

C’est un paradoxe qui dérange. Alors que l’on imagine les villes comme les principaux foyers de pollution, c’est bien dans les bâtiments que l’air est le plus nocif. Selon l’Observatoire de la Qualité de l’Air Intérieur, l’air que nous respirons dans une salle de classe, une mairie ou une bibliothèque peut être jusqu’à sept fois plus pollué que l’air extérieur. La faute à une accumulation de polluants invisibles : composés organiques volatils (COV), particules fines, formaldéhyde, CO₂, moisissures.

Et ce cocktail n’est pas anodin : irritations, maux de tête, fatigue chronique, troubles respiratoires, mais aussi baisse de concentration et troubles du sommeil. Autant de symptômes qui restent encore peu associés à la qualité de l’air intérieur, alors qu’ils impactent directement les conditions d’apprentissage et de travail.

Des enfants directement touchés

Les plus jeunes sont les premiers concernés. Une étude de Santé Publique France estime que 30 000 cas d’asthme pourraient être évités chaque année chez les enfants de 6 à 11 ans si la qualité de l’air était améliorée dans les écoles. La présence de moisissures, de colles industrielles ou de mobilier neuf mal ventilé dans les classes accentue les risques.

Et pourtant, depuis 2018, une réglementation impose aux collectivités de surveiller la qualité de l’air dans les établissements recevant du jeune public : crèches, maternelles, écoles élémentaires. Dans les faits, l’application est hétérogène, voire marginale.

Un enjeu économique majeur

La pollution de l’air intérieur ne coûte pas que des points de QI. Elle se chiffre aussi en euros. Le coût annuel de cette pollution en France est estimé à 19 milliards d’euros, selon un rapport du Sénat. Et dans les collectivités, les conséquences sont bien réelles : absentéisme accru chez les agents, baisse de performance dans les services publics, dégradation accélérée des bâtiments.

Les établissements scolaires sont également impactés : retards d’apprentissage, fatigue des enseignants, augmentation des jours d’absence.

Ventiler ne suffit plus

Certes, ouvrir les fenêtres reste utile. Mais face à des polluants persistants et souvent invisibles, une simple aération ponctuelle ne suffit plus. D’autant que nombre de bâtiments publics – notamment les écoles – sont vieillissants, mal ventilés, parfois classés passoires thermiques.

Les solutions passent par la mesure en continu de la qualité de l’air, la réduction des sources d’émission (produits d’entretien, matériaux) et l’installation de dispositifs de purification adaptés. Or, nombre de communes n’ont ni le budget ni la compétence technique pour agir seules.

Bioteos : des microalgues pour un air sain

C’est là qu’intervient Bioteos. Cette entreprise française propose une solution innovante : des purificateurs d’air fonctionnant à base de microalgues, capables de capter CO₂, COV et particules fines de façon naturelle. Sans filtre jetable, sans émission secondaire, le système OXYLON est pensé pour les environnements collectifs.

Particularité du dispositif : il produit une biomasse végétale valorisable en biostimulant, un engrais naturel utilisable sur les plantes d’intérieur ou les espaces verts des établissements. Une logique d’économie circulaire, sans déchet, sans maintenance lourde.

Des tests dans des écoles et mairies pilotes

Déjà testé dans plusieurs mairies et établissements scolaires, le dispositif OXYLON a montré des résultats concrets. Les taux de CO₂ et de COV baissent sensiblement en quelques heures, les usagers constatent un air « plus léger », et les équipes d’entretien apprécient l’absence de filtres à remplacer.

L’appareil peut fonctionner en autonomie, avec un suivi en temps réel via une interface dédiée.

Un levier RSE pour les collectivités

Pour les élus, investir dans la qualité de l’air est aussi un levier politique. Cela démontre une volonté concrète d’agir sur la santé, le bien-être au travail, l’attractivité du service public, tout en répondant aux objectifs des agendas 2030 ou des plans climat air énergie territoriaux (PCAET).

À l’heure où la transition écologique appelle des solutions visibles et utiles, l’air que l’on respire au quotidien devient un marqueur d’engagement local.

Vers une obligation généralisée ?

La question n’est plus “Faut-il agir ?”, mais “Quand ?”. À terme, la surveillance de la QAI pourrait devenir obligatoire dans tous les ERP, y compris les mairies, médiathèques, gymnases ou centres de loisirs. Mieux vaut donc anticiper.

  • Sources : ANSES / OQAI : « Première estimation du coût de la pollution de l’air intérieur », coût estimé à ~ 19 milliards d’euros/an. Anses+1
  • Airparif : « Coûts économiques de la pollution de l’air intérieur », estimation de ~ 20 000 décès/an et ~ 19 milliards d’euros/an pour la France. airparif.fr
  • Ministère de la Transition écologique : « Qualité de l’air intérieur – enjeux sanitaires, mesures », note que la concentration des polluants peut être élevée dans les écoles. Ministère de la Transition Écologique
  • AFPRAL (Association Française pour la Prévention des Allergies) : « L’air intérieur est 5 à 10 fois plus pollué que l’air extérieur ». afpral.fr
  • Macif / « Notre air intérieur est 5 à 7 fois plus pollué que l’air extérieur ». vousparmacif.macif.fr
  • ATMO Hauts‑de‑France : « La pollution de l’air intérieur : un coût estimé à près de 20 milliards d’euros par an en France ». atmo-hdf.fr
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